- Alexander
- 19 décembre 2023
Des villes sont-elles entrain de détruire nos traditions ?
Cet article remet en question les critiques faites autour des dénominations des festivités de fin d’année dans certaines municipalités françaises.
« En d’autres termes, on évite de prononcer le mot « Noël » c’est avec ces mots, qui ne sont rien d’autre qu’une exagération sarcastique typique de certaines présentations médiatiques, constituent le commentaire d’un journaliste de la chaîne CNews, réagissant à une chronique sur les dénominations des festivités de fin d’année célébrées dans diverses communes françaises. Ces remarques soulèvent une question délicate, touchant aux fondements mêmes de la liberté d’expression et aux valeurs morales. Depuis le commencement du mois de décembre, il apparaît que certaines élites médiatiques ciblent plusieurs municipalités en France. Cela semble contradictoire avec les principes de laïcité et de liberté, éléments essentiels de l’identité culturelle française.
Ceci conduit à une interrogation sur la tradition de Noël. Cette célébration, bien que finalement récente dans sa forme actuelle, fait-elle face à un péril quelconque ? Est-il nécessaire de changer les appellations associées à cette fête ? Ou serait-il préférable de chercher des moyens de faire de Noël une célébration plus ouverte et accueillante pour tous ?
Réflexions autour de la célébration hivernale
Quelle est la date de Noël ? C’est le 25 décembre, sans équivoque. Mais les municipalités épinglées pour leur dénomination des fêtes de fin d’année précisent que les festivités, qu’elles soient nommées « fêtes de fin d’année », « fêtes de l’hiver » ou « célébration de l’hiver », débutent bien en amont de Noël et s’étendent au-delà du mois de décembre. Prennons pour exemple la ville de Nantes. Récemment mise en lumière pour avoir confié la conception de ses décorations à des artistes, dont l’une a choisi de représenter un Père Noël féminin en tenue décontractée. La manifestation, baptisée « Voyage en Hiver » et s’échelonnant du 25 novembre 2023 au 7 janvier 2024, se veut un parcours artistique et multiculturel à la découverte du patrimoine nantais, comme le détaille le site officiel de la ville, qui semble être passé inaperçu pour certains.
Au sein de cet événement, on retrouve un marché de Noël, un Noël dédié aux commerçants et artisans, ainsi que des espaces pour des photographies avec le Père Noël. Cela appelle à s’interroger sur les raisons pour lesquelles ces aspects ont été négligés par ceux qui se focalisent plutôt sur l’intitulé des festivités. Il se pourrait que Noël occupe encore une place prépondérante pour la mairie de Nantes, et le Père Noël lui-même n’est en aucun cas banni, contrairement à ce que certains ont pu prétendre sur différents canaux médiatiques. Pourquoi cet angle particulier a-t-il été privilégié dans la narration médiatique, au détriment de la célébration elle-même ?
La tradition (moderne) de Noël : un symbole d’inclusion
Noël a lieu le 25 Décembre, date – supposée – de la naissance du Christ. Cette origine fait d’elle une fête aux racines chrétiennes mais ses racines sont aujourd’hui à l’ombre de modifications bien plus récente, qui toutes résultent – au grand damne de certain.e.s – de l’immigration. En effet, le père Noël est bien inspiré de Saint Nicholas mais cette inspiration n’en fait pas une image moderne de l’évêque du 3ème Siècle, Santa Claus – comme l’appellent les américains – est originaire du Nord de l’Europe et fut importé aux U.S. au cour du 19ème siècle par des immigrés Allemands et néerlandais. Le sapin de Noël quant à lui vient d’Allemagne mais devient traditionnel qu’à partir du moment où la famille royale d’Angleterre l’utilise toujours au cours du 19ème. Pareillement, l’habillage de l’arbre avec des guirlandes date du même siècle car il fut autrefois orné de bougies. Enfin, l’échange de cadeaux. Effectivement cette tradition date d’il y a fort longtemps mais – oui, il y a un mais – cette pratique n’a été pendant longtemps que le privilège de quelques souverains et notables. Plus tard elle s’étend aux bourgeois et aristocrates avant de finalement devenir, sous l’influence du commerce, populaire au 19ème siècle.
Quelques minutes à vérifier mes dires vous confirmeront leur véracité. Un simple accès à internet et une connaissance basique dans l’utilisation du moteur de recherche Google vous permettront ainsi de confirmer que l’obsession identitaire de certains est parfaitement infondée. Il est toujours navrant de devoir constater qu’un tel manque d’esprit critique soit si généralisé, et cet exemple démontre à nouveau l’utilité de cet outil. Non, la fête de Noël tel que nous la pratiquons aujourd’hui n’est pas chrétienne – chers athées et religieux non-chrétiens, vous pouvez donc la célébrer sans soucis – elle résulte d’un grand mélange qui, in fine, la transformée en fête familiale qui n’a d’autre but que de rassembler parents, enfants, petits enfants et autres autour d’un bon diner et de généreuses attentions.
La confluence des traditions dans la célébration de Noël
Comprendre les concepts de laïcité et de liberté ne revient pas à effacer Noël du paysage culturel, mais invite à reconnaître et intégrer une variété de festivités et de pratiques. Plutôt que de verser dans les discours de division, pourquoi ne pas valoriser la richesse qu’apporte la diversité dans nos traditions ? Ignorons les idées toutes faites de certains courants de pensée et continuons à questionner leurs affirmations et leurs motivations. Si l’on avait pris la peine de se demander si les municipalités avaient décidé de ne pas mentionner « Noël » parce que leurs événements iraient au-delà du 25 décembre, ou si l’on avait cherché à connaître l’origine du Père Noël, on aurait vite saisi que l’idée que ces villes cherchent à éroder la tradition de Noël est sans fondement.
L’esprit critique est bien plus qu’un outil de défense contre la manipulation, il est essentiel pour contrecarrer les tentatives visant à dresser les Français les uns contre les autres. L’idée que nos traditions sont menacées est infondée. Il est inutile de s’alarmer ou de propager des inexactitudes sur des plateformes suivies par des centaines de milliers de personnes. Résistons à la manipulation de ceux qui cherchent à nous diviser, à faire de nous des êtres belliqueux et introvertis. Réjouissons-nous, c’est Noël, un moment de convivialité et de chaleur humaine.
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